Le traitement contre le varroa

Varroa destructor est un acarien parasite des abeilles adultes, mais aussi des larves. Arrivé en 1982 en France, il contamine désormais toutes les colonies. Il affaiblit les individus voire provoque la mort et est un vecteur de transmission de virus. Il présente un risque sanitaire majeur, il est donc indispensable de traiter ses colonies afin de limiter le niveau d’infestation.

Il est le parasite originel de l’abeille asiatique Apis cerana. C’est une relation hôte-parasitisme ancienne qui est aujourd’hui à son équilibre si bien que la présence de Varroa n’est que peu délétère pour les colonies d’Apis cerana. Dans un contexte de mondialisation apicole, le parasite est arrivé sur Apis Mellifera. L’équilibre n’existant pas entre le Varroa et notre abeille, c’est un fléau sanitaire pour nos colonies. Les conséquences d’une infestation sont nombreuses :

  • Le Varroa suce la lymphe des abeilles ce qui entraine une diminution du taux de protéines dans l’organisme des abeilles.
  • La propagation de virus (varroose) provoquant la naissance d’abeilles aux ailes atrophiées (DWV : virus des ailes déformés).
  • L’affaiblissement des colonies et la réduction de l’espérance de vie des ouvrières qui compromet la survie de la colonie à l’approche de l’hiver.

Traiter toutes les ruches

Le Varroa est présent dans toutes les colonies. L’enjeu n’est pas de l’éradiquer mais d’en limiter la population. Pendant la belle saison, la population de Varroa double environ tous les 20 à 30 jours dans les colonies d’abeilles, le pic étant atteint au mois de septembre.

Le niveau d’infestation étant variable d’une colonie à une autre, l’idéal serait de ne traiter que les colonies infestées. Néanmoins le Varroa est un parasite difficile à voir à l’examen visuels de colonies.

En effet, pendant la belle saison, la moitié des Varroas se trouve dans les alvéoles operculées de couvain (surtout le couvain de mâles).

Il faut donc traiter toutes les ruches quel que soit le niveau d’infestation. A cause des échanges de Varroa entre colonies (dérives des ouvrières, pillage, visite de faux bourdons parasités), plusieurs centaines de Varroa peuvent se transmettre entre colonies.

Un rucher non traité ou mal traité constitue un danger sanitaire et une source de maladies ou de parasitisme pour les ruchers des alentours (6 km). Ainsi, nous recommandons de traiter systématiquement toutes ses ruches avec les traitements proposés par le GDS (bio ou non).

Traitements possibles

Il faut traiter au plus tôt après la récolte, c’est à dire en juillet/août. Il est difficile de traiter plus tôt en raison du risque de contamination du miel si les hausses sont toujours en place. En outre, pendant la belle saison, le varroa se trouve en grande partie dans le couvain fermé. Il n’y a, à ce jour, pas de traitement efficace au travers du couvain. La croissance de la population étant exponentielle plus on attend pour traiter, moins le traitement sera efficace.

Le GDS44 (Groupement de Défense Sanitaire section Apicole) recommande chaque année un traitement, simple à administrer. Attention : cela ne veut pas dire que d’autres traitements ne sont pas efficaces. Ils sont souvent plus difficiles à mettre en œuvre et nécessitent d’avoir une bonne maîtrise des techniques de détection d’infestation du Varroa (comptage, extraction de couvain de mâle, sucre glace…)

Traitement par contact (Apistan ou Apivar). Non bio :

Exemple avec Apistan :

  • Insérer 2 lanières dans le corps de ruche durant 6 semaines (environ 2 cycles de ponte).
  • Les lanières doivent être insérées entre deux cadres, espacées l’une de l’autre (2 à 3 cadres entre les deux emplacements), de préférence au centre de la colonie là où les abeilles entreront le plus en contact avec le produit.
    Exemple : une lanière entre les cadres 3 et 4 et l’autre lanière entre les cadres 6 et 7.

Chaque fois qu’une abeille touche la lanière un peu de principe actif (acaricide) se dépose sur elle. Le produit est diffusé dans toute la ruche car les abeilles y circulent beaucoup.

Traitement atmosphérique (traitement à base de thymol). Bio :
Exemple avec Apiguard (source : apivet.eu) :
L’utilisation d’Apiguard nécessite un espace entre le haut de la barquette et le toit de la ruche (en retournant le nourrisseur par exemple).
L’usage du thymol implique quelques règles :

  • Après l’été, tout le rucher doit être traité avec le Thymol
  • La température doit être d’environ 20°C (et en tout cas supérieur à 15°C) pour une efficacité optimale. S’il fait trop froid, le thymol ne s’évapore pas. S’il fait trop chaud, l’évaporation est trop rapide et peut poser des problèmes de tolérance à la colonie (agitation, abandon, dérive…)
  • Plateaux grillagés fermés.