ACTUALITÉ

Anaïs au Pays des Abeilles – Épisode 2 : Choix de l’emplacement de la ruche et voisinage

Anaïs au Pays des Abeilles – Épisode 2 : Choix de l’emplacement de la ruche et voisinage

01/04/2021 | Actualités

Entrée de la ruche d'Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

Salut, moi c’est Anaïs. Je vous propose une série d’articles pour partager avec vous mes aventures dans le monde fascinant des abeilles ! Bonne lecture.

Dans le premier épisode, je vous racontais comment je me suis intéressée à l’univers de l’apiculture, de quelle manière j’ai connu l’UNAPLA et mes impressions sur la formation que j’ai suivie.

Cette fois-ci, nous allons voir comment a muri le projet d’installer une ruche dans mon jardin !

Avant tout, il faut bien avoir conscience qu’accueillir une ruche dans son jardin ce n’est pas anodin. Même si on les appelle abeilles « domestiques », elles restent des animaux sauvages et libres qui réagissent selon leur instinct face à des situations données. Ainsi, un enfant qui lance un ballon sur une ruche, un animal un peu trop brusque qui la bouscule ou tout simplement une erreur de manipulation de la part de l’apiculteur et ça peut vite déraper. Personnellement, je garde toujours cela en tête, particulièrement quand je visite ma ruche, pour que le moment choisi soit adéquat et que mes gestes soient le plus doux possible, ainsi que lorsque j’accueille de nouvelles personnes à la maison. De même, le fait d’avoir suivi une formation est rassurant à la fois pour moi (je sais ce que je fais et pourquoi et comment je le réalise) et pour les autres (voisins, famille, amis).

Se poser les bonnes questions avant l’installation de la ruche est aussi important :
  • Ai-je le temps de m’en occuper ?
  • Suis-je en condition physique pour le faire ? (attention au dos !)
  • Est-ce que je peux avoir de l’aide si besoin ? (certaines activités sont bien plus aisées à deux)

Une fois ces différents points abordés, on peut passer à la mise en place et voici comment cela s’est déroulé pour ma part…

En débutant le stage de l’UNAPLA qui s’étalait sur 2 ans, je m’étais fixé d’acquérir, comme conseillé par les formateurs, un essaim pour la seconde année. J’avais donc 1 an pour préparer son arrivée.

J’ai commencé par réfléchir à l’emplacement de la future ruche sur mon terrain. Pour se faire, plusieurs critères étaient à prendre en compte :

  • Respect de la réglementation,
  • Sécurité des voisins et de toute personne venant chez moi,
  • Ruche et couloir d’envol loin de nos zones de passage,
  • Zone non humide,
  • Entrée de la ruche abritée des vents dominants,
  • Emplacement « chaud », exposition Sud, voir Est/Ouest.

Autant vous dire que ce n’était pas chose simple que de tous les réunir car la proximité de lieu de vie humain complique tout de même bien la tâche.

Pour ce qui est de la réglementation, il faut se référer à l’arrêté préfectoral n°2011-DDPP-121 (par ici) qui dit en gros pour la Loire Atlantique qu’il faut respecter une distance de 5 m par rapport aux espaces naturels (bois, champs,…), 10 m par rapport aux voies publiques et propriétés voisines et 100 m si les terrains alentours accueillent du public (écoles, hôpitaux, équipements sportifs…). A savoir que si vos ruches sont entourées d’obstacles d’au moins 2 m de haut (haies, palissades, …) à au moins 2 m de distance en tous sens des ruches, les règles citées plus haut ne sont plus à suivre. Pour ma part j’étais dans le 1er cas de figure. Pensez également à vous renseigner auprès de la mairie de votre commune afin de savoir si des règles spécifiques ont été décidées par chez vous.

Voici donc où j’ai choisi de placer ma ruche :

Plan de l'emplacement de la ruche d'Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

Les distances par rapport aux voisins et à la rue sont ainsi respectées. De plus la présence d’une petite butte du côté de l’entrée de la ruche forcera les abeilles à prendre de la hauteur au décollage tout comme la haie de laurier.

Nous ne circulons pas énormément dans cette zone du jardin, mais difficile de prévoir à l’avance le comportement de nos futures locataires et j’avoue que c’était ma grosse interrogation : la cohabitation allait-elle bien se passer ? Au rucher-école, les différents témoignages que j’ai pu avoir se voulaient rassurant et puis si jamais il y avait le moindre signe d’agressivité, j’aurai toujours la possibilité de remplacer la Reine par une plus douce.

La présence d’un point d’eau à proximité est un plus puisque les ouvrières auront besoin de cette ressource précieuse que ce soit pour la préparation de la nourriture des jeunes larves ou bien pour rafraichir la ruche.

Au final, l’inconvénient principal que je trouvais à cet emplacement c’était le manque d’espace autour de la ruche, qui rendrait surement les visites un peu moins aisées. Dans la pratique, ça se fait, puisque j’ai accès à l’arrière de la ruche et sur l’un des côtés, mais c’est vite exigu et à plus de 2 personnes, c’est un peu compliqué.

Photo montrant le futur emplacement de la ruche d'Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

Nous verrons dans de prochains articles que j’ai aussi été confrontée à 2 autres problèmes :

  • Le vent : je pensais que la maison et les quelques arbres en bordure du pré protégeraient assez la ruche et qu’en plus, l’orientation de l’entrée à l’opposé des vents dominants d’Ouest suffirait à limiter la gêne pour les abeilles. Mais en réalité, une espèce de couloir d’air se formait et même si le vent ne rentrait pas à l’intérieur de la ruche, nos amies voltigeuses avaient tout de même des difficultés à se stabiliser pour atterrir.
  • Le soleil : lors de mes observations d’ensoleillement, j’avais bien constaté que la ruche était au soleil l’après-midi plutôt que le matin. Je savais que l’inverse était préférable, mais je n’avais toutefois pas pensé qu’elle serait trop exposée aux rayons de cet astre chaleureux…

Je vous montrerai une autre fois les solutions mise en place pour tenter de contourner ces soucis. Choisir un bon emplacement est donc une première phase de préparation vraiment importante pour éviter au maximum les complications par la suite mais on ne peut pas tout prévoir !

Petite astuce au passage, pour étudier l’ensoleillement de votre terrain, je vous conseille de de prendre chaque partie de ce dernier en photo, pendant plusieurs mois de l’année et à différentes heures de la journée, par temps ensoleillé évidement. Exemple avec le mois d’Avril :

Exemple de relevé d'ensoleillement (© Anaïs SOCHAY)

Ainsi, au fil du temps, vous aurez un genre de cartographie d’exposition solaire au format numérique, l’idée étant de savoir à peu près pour chaque zone à quelle heure le soleil arrive puis disparait. C’est aussi bien utile lorsque l’on veut choisir où placer son potager, son poulailler, ses fruitiers, ou toute autre chose ! On parlera d’ailleurs surement une autre fois de ce que j’ai mis là…

Autre étape clé quand comme moi on souhaite avoir une ruche dans son jardin, c’est de prévenir le voisinage. Pour cela, j’avais rédigé un courrier illustré que j’avais déposé dans chaque boite aux lettres du quartier dont voici un extrait :

Extrait letrre aux voisins d'Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

J’y expliquai mon projet, tout en donnant quelques informations sur l’abeille pour rassurer au mieux ceux qui ne verraient en elle qu’un insecte qui pique et pour la présenter plutôt comme un être vivant utile à protéger. Laisser ses coordonnées est selon moi nécessaire pour pouvoir être alerté en cas de pépin ou tout simplement pour pouvoir répondre à des interrogations ou des inquiétudes. Je n’ai eu aucun retour négatif pour le moment, mais au contraire de la curiosité et de l’enthousiasme !

L’idée c’est de rester à l’écoute et de s’assurer que son activité, aussi passionnante soit-elle, ne nuit pas à son entourage !

Promis, la prochaine fois nous verrons plus de concret avec la préparation de la ruche !