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Anaïs au Pays des Abeilles – Épisode 3 : Préparation de la ruche !

Anaïs au Pays des Abeilles – Épisode 3 : Préparation de la ruche !

01/05/2021 | Actualités

Entrée de la ruche d'Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

Salut, moi c’est Anaïs. Je vous propose une série d’articles pour partager avec vous mes aventures dans le monde fascinant des abeilles ! Bonne lecture.

Dans l’article précédent, j’évoquais différents points à régler avant de s’occuper de la ruche en elle-même, lorsque l’on souhaite accueillir des abeilles chez soi. L’emplacement est à présent choisi et les voisins prévenus, passons à la suite : l’achat du matériel qui me manquait !

Je suis partie sur une ruche au format Dadant 10 cadres. C’est ce que l’on utilise au Rucher école et c’est aussi ce qu’il y a de plus répandu chez les apiculteurs (facilité pour trouver des renseignements et éventuellement du matériel d’occasion).
De plus, je trouve assez pratique le côté amovible de chaque élément et le grand volume : cela permet de pouvoir ajuster facilement l’espace de la ruche, le tout sans confondre le corps et les hausses.

Hausse, corps de ruche et reuchette chez Anaïs (© Anaïs SOCHAY)
Matériel d'apiculture d'Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

J’ai complété cela avec 2 hausses pour commencer puis finalement 3 en me disant que cela me permettrait de pouvoir en utiliser une si besoin pour augmenter l’espace de ponte de la Reine tout en ayant de la capacité de stockage pour le miel de récolte.
Par ailleurs, j’ai aussi opté pour une ruchette car cela peut toujours être utile en cas de récupération d’essaim ou lorsqu’il est nécessaire de faire une division.
Il faut bien sûr penser à prendre un plancher, un couvre-cadre et des toits. J’ai également acheté un nourrisseur couvre-cadre.

Les parties de la ruche étant en pin maritime brut, je me suis ensuite penchée sur leur protection face aux conditions extérieures avec le souhait d’utiliser des ingrédients naturels.

Dans un premier temps, j’ai fait tremper toutes les faces de chaque élément dans un bain d’huile de lin crue chauffé à environ 120 °C en me servant d’un toit de ruche que j’avais en plus. Attention à ne pas faire bouillir l’huile, il faut juste que cela frémisse.

Chauffer l’huile permet de la faire pénétrer plus facilement au cœur du bois sans avoir à rajouter d’essence de térébenthine.

Comme c’était en plein mois de Novembre, et même si le soleil était au rendez-vous, la température ne montait pas assez haut pour atteindre le frémissement souhaité. J’ai donc fini à l’intérieur, mais dans une pièce donnant tout de même sur l’extérieur car il est indispensable d’aérer pendant l’opération au vu de l’odeur dégagée (pas forcément désagréable, mais tenace).

Le bain permet de vraiment saturer le bois en huile et il est important de prévoir un temps de séchage assez long pour qu’il soit sec au toucher. On peut aussi faire chauffer l’huile régulièrement dans un petit récipient et l’appliquer au pinceau en prenant garde de ne pas se brûler ! C’est d’ailleurs ce que j’ai fait pour la ruchette.

Bain d'huile de lin chez Anaïs (© Anaïs SOCHAY)
Effet du traitement à l'huile de lin chez Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

L’huile de lin donne une belle teinte dorée au bois après l’application.

Cette dernière aura tendance à grisonner voire noircir dans le temps si aucun vernis n’est appliqué par-dessus.

En effet, l’huile de lin n’est pas un traitement de surface mais plutôt un nourrissage du bois à cœur qui permet d’éviter par la suite les infiltrations d’humidité à l’intérieur des fibres.

Pour ma part, je souhaitais également apporter un peu de couleur à ma ruche.

J’ai donc décidé de fabriquer moi-même ma peinture de surface avec toujours la même volonté d’utiliser un maximum de produit naturel.

Pour ce faire, j’ai suivi une recette de peinture suédoise à base de farine, particulièrement adapté à un usage extérieur.

En plus de cet ingrédient que l’on a plutôt l’habitude d’utiliser en cuisine, j’ai eu besoin de pigments naturels, de sulfate de fer, de savon noir liquide et d’huile de lin crue.

Je l’ai décliné en deux couleurs à l’aide de pigments (ocre rouge et ocre jaune) puis je l’ai appliqué sur mes éléments de ruche, 3 mois après le bain d’huile de lin, sous l’œil avisé du chef de chantier !

Peinture suédoise chez Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

La peinture sèche rapidement et voici le résultat après l’application de 2 couches :

Matériel d'apiculture protégé à la peinture Suédoise (© Anaïs SOCHAY)
Défaut peinture suédoise chez Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

Là encore, j’ai été confronté à un petit souci : bien que j’ai pris le soin de laisser sécher plusieurs mois mes éléments après le trempage dans l’huile de lin, j’ai remarqué lors de l’application de la peinture que cela n’accrochait pas bien à certains endroits.

Est-ce dû à un surplus d’huile de lin ? Est-ce dû à la présence de résine dans le bois ? Est-ce dû à la qualité de la peinture ? Je ne sais pas.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, à certains endroits, la peinture a craquelé, comme si elle n’avait pas adhéré au bois alors qu’elle a seulement un an :

Comparatif aspect peinture suédoise en 1 an chez Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

Je pense donc que si c’était à refaire, je ne combinerai pas les deux mais choisirai d’utiliser soit la peinture seule, soit l’huile de lin.

Ruche mise en place chez Anaïs (© Anaïs SOCHAY)

Après cette étape, il ne me restait plus qu’à m’occuper du support pour surélever la ruche du sol afin qu’elle soit protégée de l’humidité et aussi pour préserver au mieux mon dos lors des futures visites de la colonie.

Quatre parpaings peints on fait l’affaire ! (avec le recul, j’en rajouterai bien 2 de plus pour un étage supplémentaire).

Lors de leur pose, je ne les ai pas mis exactement de niveau, j’ai fait en sorte d’avoir une légère pente inclinée vers la sortie de la ruche. Cela permettra à l’eau de s’écouler naturellement vers l’extérieur en cas de condensation, notamment l’hiver.

Un petit motif de décoration au-dessus de l’entrée de la ruche, et voilà, j’en avais terminé avec la préparation matérielle !

Une fois le tout en place pour voir ce que cela donnait, j’étais ma foi satisfaite du résultat et plutôt fière !

J’ai vraiment apprécié ces moments passés à peindre. J’aime les activités manuelles et l’envie de construire moi-même une autre ruche m’a traversé l’esprit, bien que ce ne soit pour l’heure que de la rêverie.

Je me souviens aussi de ce sentiment d’excitation qui grimpait au fur et à mesure que cela prenait forme : ça y est, début Mars je l’avais cette ruche dans mon jardin !

Bon, elle était encore inhabitée, mais nous verrons dans le prochain épisode que ça n’allait pas durer longtemps… et croyez-moi, c’est encore un autre pas à franchir que de s’occuper de sa propre colonie !